lundi, juillet 17, 2006

licence to kill

depuis un mois et demi j'avais rdv a 12h50 vendredi 14 juillet.
parce qu'en tant que résident j'avais 90 jours après mon arrivée pour procéder à l'échange de mon permis de conduire français, après cela plus le droit de rouler comme un touriste avec mon permis d'origine.
grâce aux différents bilatéraux, j'échappe à l'examen de passage.

vendredi donc, sous un soleil de plomb, heure du dej, direction le centre de la SAAQ*: se trouvant au tdc du monde évidemment, facile à accéder en voiture mais pas en transport en commun, très logique puisque pour conduire il faut d'abord passer par là... mais bon vous verrez qu'en termes de logique les services et fonctionnaires locaux n'ont rien à envier à l'administration française...

Pour apprécier la subtilité de cette histoire, il faut connaître le parcours et la paperasse nécessaires pour arriver jusqu'ici par la grande porte à savoir le résidence permanente, option "sélectionné par le québec" (qui a sa propre politique d'immigration).
Primo, faut que la belle province te fournisse sur dossier (je vous passe les détails, tape "immigration quebec" dans yahoo tu comprendras..") un certificat de sélection du québec, CSQ pour les intimes, que tu ajoutes ensuite au dossier (bien fourni lui aussi) de demande de visa permanent auprès du canada.

Le jour où l'ambassade canadienne te colle le visa dans le passeport (même pas mal!), on te donne aussi une liasse de papiers avec carbone et machin truc que tu dois signer et remettre à l'immigration en arrivant. On te laisse alors une feuille de cette liasse, la "confirmation de résidence", que tu dois garder avec toi jusqu'à ce que tu recoives ta carte de résident, quelques semaines après ton arrivée. Tout cela te permet notamment de t'inscrire à l'assurance maladie (carte soleil) etc etc

Ainsi, vendredi 14 juillet, sans même avoir pu visionner le récital de pipeau présidentiel, dur pour un français, non?, non..., j'abandonnai le nouveau boulot pour une couple d'heures, histoire de me rendre à la SAAQ.

Après 1/2h de métro, j'arrive aux portes du tdc du monde, à savoir le terminus de la ligne... orange: henri-bourassa. Je rate évidemment le bus qui va vers l'ouest et passe toutes les 30 minutes. Je m'engage donc sur le boulevard sous un soleil de plomb. Ah oui je ne vous ai pas parlé de la météo!! J'y reviendrai, mais bon sachez qu'ici on parle de température réelle (celle qui t'agite le mercure) et de température ressentie, notamment en été à cause du facteur humidex, oui car autre détail non insignifiant, Montréal n'est pas en Amérique du Nord, mais sous les tropiques, quand il pleut c'est la mousson, quand il fait chaud, il fait chaud... tenez par exemple, aujourd'hui, chers petits français qui souffrez de "canicule", il faisait 33°, ressenti: 43... j'vous laisse imaginer l'état de fraîcheur de moi-même en arrivant au bureau à midi après 20 minutes de marche, lente soit mais marche tout de même, nous en reparlerons...

Au bout de 25 minutes à pinces, sans l'ombre d'une ombre, j'arrive, trempé (donc de bonne humeur) mais pile poil à l'heure, pensant naivement qu'ayant pris rendez-vous 6 semaines plus tôt, tout cela allait être expédié, vite fait, bien fait!

Pantoute!!**

A l'accueil, le "garde" (ils se ressemblent dans tous les pays j'ai l'impression, doit il y avoir une fabrique quelque part, merci la mondialisation...) m'oriente vers l'accueil, où, au bout de 10 minutes, je peux répéter l'information du jour: j'ai rendez-vous à 12h50!

-Votre nom? Très bien. Vous avez le numéro K27, allez patienter dans la salle 2 et surveillez l'écran pour votre tour...

La salle 2 ressemble à un aérogare où des dizaines et des dizaines de paires d'yeux fixent un lot d'écrans dont l'affichage commence par une lettre différente.

K23 annonce celui qui semble m'être destiné. Il est 13h, cela devrait rester supportable me dis-je. (je suis d'une naïveté confondante parfois...)

13h10: toujours k23
13h15: toujours k23
13h25:k24
13h27:k25
13h30: retour de k24...

ma peau et ma chemise avaient eu le temps de refroidir et sècher (la clim' semble être règlée partout sur 18 degrés, une journée à Montréal consiste en une succession de chocs thermiques)

13h40: toujours k24. la température avait du monter d'un degré à cause de l'état de surchauffe de mon cerveau.

13h45: k27!!! Box 8

- Bonjour! Vous venez échanger votre permis français donc.
- Oui, je vous sors tous mes papiers, voici mon passeport, mon permis français, ma carte de résident comme preuve de résidence, mon CSQ...
- Il va me falloir aussi votre confirmation de résidence.
- Pardon?
- Votre confirmation de résidence.
- Je ne me promène plus avec depuis que j'ai ma carte de résident comme preuve de résidence.
- Vous ne vous promenez pas avec, mais il me la faut. On ne vous l'a pas dit au téléphone quand vous avez pris rdv?
- Non, et ce n'est pas listé sur le site internet de la SAAQ que j'ai vérifié 2 fois avant de venir, on parlait de preuve de résidence telle que la carte de résident.
- Oui mais le site parle des citoyens canadiens, c'est différent pour les résidents.
- Non, il y a un paragraphe pour les résidents aussi.
- Vous habitez où?
- Montréal.
- Oui mais où, c'est grand Montréal!? (elle me prends pour une bille en plus, tout cela en restant aimable, la garce!, et là je comprends qu'elle va me demander si je peux revenir dans l'après-midi, alors j'anticipe)
- J'habite loin d'ici et en plus je devrais être de retour au travail à l'heure qu'il est car j'avais rendez-vous à 12h50!...
- Je vais vous donner un autre rendez-vous. Et je vous note ce que vous devez apporter comme documents (Elle me prend pour un con, c'est clair). La confirmation de résidence, votre passeport, votre permis, ...
- J'ai ma carte soleil aussi...
- Trés bien, pas besoin d'apporter le CSQ alors.
-??? pas besoin du CSQ (donné par le gvt du québec) car j'ai la carte soleil (donné par la sécu), mais de la confirmation oui, malgré la carte de résident (donnés tous les 2 par le gvt fédéral)??
- C'est cela. Donc vous avez rendez-vous vendredi 21 juillet à 9h30... N'oubliez pas d'amener toutes les pièces.

Eut-elle été désagréable, je lui aurais volontier fait bouffer sa liste de pièces...

Je suis reparti à 13h50, en bus, sous un soleil de plomb, une envie de meurtre entre les dents. Je n'avais pas le mal du pays, je l'ai encore moins, pendant une heure, je me suis cru à la sécu... Joyeux 14 juillet! qu'ils m'ont dit au bureau quand je suis arrivé...

C'est cela oui...


*:société de l'assurance automobile du québec (prononcer "sac"), organisme gouvernemental qui regroupe tout ce qui a trait à la bagnole, du passage du permis, à son renouvellement (oui ici tous les 2 ans pour ton anniversaire tu craches au bassinet pour renouveler le permis) en passant pas l'immatriculation et autres bidules. A ne pas confondre avec la SAQ, société des alcools du québec, (prononcer "essacu") qui gère tout ce qui concerne la bibine et les droits y afferant et dispose d'un tas de boutiques ouvertes souvent 7j/7 permettant à tout un chacun de se ravitailler en vinasse du monde, liqueurs du coin et bières à gogo pour les parties...

**: du tout. (J'ai rien compris pantoute, j'ai rien dit pantoute etc etc)

lundi, juillet 10, 2006

Ich bin ein Montrealer!

Je suis Montréalais, c'est officiel, c'est sur...

Pourquoi me direz-vous?

Non! Pas parce que depuis 5 semaines que je suis arrivé, j'ai

-obtenu mon numéro d'assuré social commençant par un 2 (l'équivalent du numéro INSEE/sécu) permettant notamment de travailler, .... non je n'ai pas changé de sexe au-dessus de l'Atlantique, ici le 2 désigne les résidents permanents (j'explique pour nos amis québécois qu'en France le 1er numéro désigne le sexe: 1 pour les hommes, 2 pour les femmes...)

-reçu ma Carte Soleil avec encore une superbe photo.... La carte soleil c'est un peu comme la carte vitale en France sauf qu'elle ne te permet pas d'être remboursé mais de ne pas payer du tout pour les soins médicaux, enfin ceux pris en charge, ce qui n'est pas le cas des soins dentaires et ophtalmologiques (on par le d'optométrie ici).

- loué un appartement dans un des quartiers les plus branchés d'Amérique du Nord (c'était écrit dans la presse)

- trouvé un job pas trop mal payé pour un nouvel arrivant (semble-t-il) dans une grosse boite canadienne...

Non ce n'est pas pour ça. Mais alors pourquoi?

Parce que je me suis inscrit à la Grande Bibliothèque mais que je n'y vais jamais?

Parce que je tâche de profiter un maximum des festivités et festivals estivaux? A commencer par les Francofolies en juin, où j'ai pu applaudir

- la Grande Sophie au Spectrum, rien de transcendant, bonne ambiance, sympatique mais répertoire décevant à mon goût;

- Ben Ricour (je suis amoureux c'est officiel) en plein air, qui a enthousiasmé une foule inconnue avec son pied gauche, sa guitare et son sourire, suivi d'Emily Loizeau, son piano et ses musicos, découverte à l'occasion et qui a rejoint mon iTunes depuis avec ses chansonnettes allumées et sucrées;


- Pierre Lapointe, star locale, qui voyait bleu (nom du spectacle) au Spectrum un mercredi soir avec quelques invités inégaux et superflus à mon goût. Autant le répertoire et l'interprétation de Lapointe sont toujours un régal, autant j'aurais pu me passer des québécois Damien Robitaille (qui s'en sort pas trop mal), Dany Placard, qui aurait mieux fait de ne pas en sortir ("j'm'en r'tourne chez ma mère voir si elle m'a fait de la tourtière"... Au secours!!) et du français Albin de la Simone offrant du sous-Katerine (Katerine qui jouait à guichet fermé la même semaine), se voulant drôle et décalé apparemment. Comment vous décrire la prestation du sieur de la S? Imaginez Adamo (Toooooombe la neigeuh!) chantant du Sabine Parturel (J' ai tout mangé le chocolat, j'ai tout fumé les Craven-A...) devrait vous donner une petite idée...;

- Emilie Simon partageant l'affiche du Club Soda le lendemain avec Arianne Moffatt (que j'avais vue elle aussi juste avant de quitter Paris). 90 min sur scène chacune. Un vrai pied. Non, non Emilie ne fait pas (que) de l'electro-pop, c'est une rockstar, comment elle te fait péter la guitare, man!

- Jérémie Kissling, charmant petit suisse en première partie de Sandrine Kiberlain qui ont tout deux ravi le même club soda un samedi soir.

- et peu avant la clôture du festival de jazz cette fois-ci, Yann Tiersen, très rock au Metropolis!, précédé de Final Fantasy, projet solo d'un membre d'Arcade Fire, tout au violon avec boucles et pour décor quelques dessins, comment dire?, particuliers, projetés par une camarade sur le mur du fond de scène grâce à un... rétroprojecteur...

Est-ce parce que conscient des enjeux écologiques, je ne me déplace qu'en métro, à pieds ou en bicycle*? Point donc!

Est-ce que parce que je bois des smirnoff ice dans des gobelets en plastoc sur la terrasse (le toit en fait) du Sky (bar club disco truc incontournable du tataland local) portant pantacourt et chaussant gougounes**? Niet!

Tout simplement, parce que comme tout bon Montréalais, dûment équipé, qui se respecte et a un tant soit peu vécu dans cette ville, JE ME SUIS FAIT VOLÉ MON VÉLO!!!

En effet, adieu fier destrier blanc et orange (forcément...), 2 ans de vie parisienne, 6000 bornes dans une soute à bagages, 1 mois à sillonner les rues du plateau pour se faire gauler, victime probable d'un des gangs locaux, en plein midi, en pleine rue, devant tout le monde, ligoté à un gros tuyau devant le boulot fastidieux de la femme enceinte avec qui je grignotais un sandwich dans le parc à côté... Pfiouf envolé, comme s'il avait jamais existé! Si je chope le fils de @#%!!! (série de bips censeurs, façon Jerry Springer Show pour ceux qui connaissent) qui a commis cette base besogne, il va entendre causer du pays...

C'est ainsi que se conclut mon baptême!

Bienvenu à Montréal!!

*= vélo, nullement influencé par le bicycle (bye scie keul) anglais évidemment...
**= tongs, de l'anglais googoon signifiant planche à voile dans les faubourgs de Belfast. (j'ai le droit d'en inventer aussi...)

dimanche, juillet 02, 2006

a l autre bout du monde...

c'est une maison bleue verte (et surtout vide) adossée à la colline posée sur un le plateau*. tous ces pieds carrés de plancher à récurer, astiquer et plus si affinité. Sur st laurent (le boulevard pas le fleuve, ici on donne uniquement le nom sans préciser rue, avenue, coupe-gorge et tutti chianti...), sur st laurent donc, au milieu de la foule bigarrée des noctambules, nyctalopes, interbules et autres trucs en -ope, j'ai croisé tout à l'heure une geisha au bras d'un dracula étanché, quelques gothiques patraques s'engouffrant dans une discoteca alors que juste avant un zombie dépenaillé hantait le rayon surgelés du supermarché 24h (24/24 dirait-on au pays), orgie de cookies mous après quelques juste nouilles thai pour ma part...

6000 bornes n'ont pas suffi! moi qui me gargarisais il y a un mois, vous abandonnant aux affres des dommages collatéraux de la coupe du monde de football, enfin pardon de soccer ("soquère"), un exemple parmi tant d'autres à venir que le français du Québec est en effet tellement plus pur et moins imprégné de barbarismes anglo-saxons, excellent sujet de conversation avec vos chums lors d'une party ... je disais donc que le Mundial, youplà boom, a fait plus que traverser l'Atlantique. Non seulement sa popularité est grandissante sur ce continent mais en plus avec la variété et l'importance des communautés immigrées à Montréal, c'est la fiesta permanente!

Après que les Portugais ont envahi st laurent avec une débauche de klaxon Gaston et moults drapeaux vert et rouge (à côté, la marée de fleurs de lys au parc maisonneuve à l'occasion de la fête national du Québec samedi 24, la st jean, ferait presque dans la sobriété patriotique), les Grenouilles ont sorti leur tricolores et leurs maillots cocorico pour boucher st denis... Et qui c'est'y qui passe la majeure partie de son temps entre ces 2 artères, je vous le donne dans le mille: bibi!!! Tout doucement, j en viens à souhaiter qu'on que la France l'équipe de France gagne mercredi prochain car les Portugais sont finalement les plus bruyants, et au nombre de fanions aux voitures et drapeaux aux balcons dans ma rue, j' ai l'impression d'avoir migrer à Lisbonne, le Porto (dommage) et l'odeur de morue en moins (pas dommage), en rouge et vert mes doutes mes faiblesses je les connais lalalalalala

voilà sinon faudra tout de même que je vous parle de la vie culturelle, de la météo, de la bouffe, des gens, de la langue tout ça!! pfiou, z'avez pas fini!! et un, et deux, et trois zéro!! (allo maman bobo!)

ps: le jour où le Tour de France fait étape à Montréal, je bouffe ma carte de résident permanent, vous savez celle dont la photo a été refaite à mon arrivée à l'aéroport ici, après une semaine de folie, une nuit blanche et un vol sans sommeil, mais si, celle où j'ai une tête de Martien à la Burton! Vous ne saviez pas? ah? dommage.

*: quartier de Montréal